Fiscalité : pourquoi les agences s'exportent

Les marchés européens sont-ils plus attractifs ?

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Les agences immobilières, qu'elles soient franchisées ou indépendantes, s'intéressent de plus en plus aux pays d'Europe. En effet, les Français achètent très souvent à l'étranger, que ce soit pour préparer une retraite au soleil, ou simplement pour investir. Comme on le verra, la différence entre les régimes fiscaux n'est pas étrangère à ce changement des comportements. Zoom.

France : une fiscalité record

La France se placerait au premier rang des fiscalités européennes. C'est ce que révèle une étude réalisée à l'automne par le cabinet Fidal pour le compte de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Il s'agissait d'analyser les facteurs de hausse des prix en comparaison avec ceux qu'on constate en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume Uni. Et les résultats sont édifiants.

En France, le niveau de taxation moyen approche les 200.000 euros pendant la construction et l'acquisition d'un bien. Cela représente 27 % de la facture totale. Par la suite, la taxation des propriétaires augmente jusqu'à 29 %. En Allemagne par exemple, ces proportions sont respectivement de 10 % et de 13 %. L'écart avec la moyenne des pays européens audités étant de 12,5 points pendant la construction ou l'achat, et de 20 points pendant la détention.

On doit cette importante différence à la fois à la TVA qui augmente régulièrement, mais aussi aux taxes locales, comme la taxe d'aménagement. On ne s'étonne pas de voir que les Français s'intéressent à des marchés moins onéreux.

Le Portugal séduit les retraités

Pays mis à mal par la crise, le Portugal compense une forte émigration par l'accueil de nombreux ressortissants européens. Au premier rang d'entre eux, les retraités. En effet, le gouvernement portugais a instauré depuis 2013 une mesure à destination des retraités du secteur privé d'Europe s'installant pour la première fois au Portugal. Ceux-ci sont exonérés d'impôts sur les pensions qu'ils perçoivent dans leur pays. En outre, les actifs ne sont pas négligés : les revenus obtenus sur place sont assortis de taux avantageux. L'objectif avoué est de faire venir 20.000 français en deux ans.

Attirer des retraités aisés friands de soleil est un moyen de faire entrer des devises dans une économie qui a bien besoin d'être stimulée. L'Algarve, au sud du pays, décrit comme la Floride européenne ou comme un paradis fiscal pour retraités, profiterait grandement de ces rentrées d'argent. Un couple de retraités étrangers dépense en effet jusqu'à 2 000 euros par mois.

Quand on ajoute à cela un marché de l'immobilier sans comparaison avec celui de l'Hexagone, on ne s'étonne pas que les agences pensent à déménager. La bulle immobilière n'a pas eu lieu au Portugal et les prix ont chuté de 30 % en trois ans. Seule Lisbonne semble avoir pu enrayer la baisse.

Assister et conseiller les Français candidats à l'expatriation ou à " l'impatriation " (comme on décrit les résidents " non habituels " qui passent au moins 183 jours par an au Portugal ou y ont leur résidence principale) est un travail complexe, cependant. Pour le mener à bien, les agences devront s'intéresser aux subtilités de la fiscalité européenne.

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